Écoles d'art et design en lutte
Écoles d'art et design en lutte est un cadre inter-organisations qui rassemble des syndicats et collectifs en lutte pour un enseignement supérieur de la culture émancipateur et accessible à tous·tes.
De quelle école rêvons-nous ? Faut-il tout changer et comment ? À qui, à quoi sert l’évaluation ? Nos écoles sont-elles démocratiques ? Qui décide ? Qui commande ? Nos écoles sont-elles égalitaires ? Qui paie et où va l’argent ? C’est quoi être professionnel·le ? Comment se mobiliser ? C’est quoi l’autogestion ? Quelles sont nos missions ? Comment reconnecter théorie critique et émancipation sociale ? Quel est l’enjeu social de nos pratiques ? Nos écoles ont-elles une histoire ? C’est quoi faire société ? C’est quoi le service public ? Comment vivent les étudiant·es ? Comment vivent les travailleur·euses de l’art ? C’est quoi la continuité de revenu ? C’est quoi le salaire étudiant ? Comment faire autrement ? Comment en finir avec le seul critère budgétaire ? Quelle liberté avons-nous pour expérimenter ? Est-ce au payeur de décider ? Quel est le statut des enseignant·es ? Comment et par qui notre travail artistique est-il reconnu ? C’est quoi le marché de l’art ? Qui en décide l’accès ou pas ? Les artistes doivent-ielles s’adapter au marché ? Le monde de l’art est-il différent du monde du travail ? C’est quoi le travail artistique ? Comment sortir du mythe bourgeois de l’artiste ? Les artistes sont-ielles libres ? La compétition rend-elle libre ? Pourquoi l’isolement renforce-t-il la précarité ? Le collectif est-il une force ? C’est quoi réussir ?
La conjoncture actuelle n’est pas rose. L’augmentation des prix et un État qui refuse d’entendre le peuple ont impacté l’ensemble du monde du travail et celui de la culture. Pour les écoles d’art et de design territoriales, la situation est d’autant plus complexe qu’elles dépendent essentiellement de leurs collectivités, elles-mêmes dans la tourmente. À cela vient s’ajouter le modèle de l’EPCC, reconnu inadapté par les ministères, collectivités, personnels et étudiant·es. À ce jour, le gouvernement reste sourd à nos appels et la colère monte...
Dans un élan solidaire et positif, nos écoles se sont mobilisées par la mise en place d’une inter-orgas comprenant toutes les actrices et acteurs des arts plastiques, syndicats, étudiant·es et personnels des écoles, collectifs d’artistes engagé·es. Des assemblées générales ont permis de lister les besoins en locaux, salaires et conditions de travail dignes. Les médias ont été contactés et ont pris le relais, une délégation a été reçue au ministère.
Aujourd’hui, il s’agit de montrer qu’un autre enseignement de l’art et du design est possible.
En prenant exemple sur des expériences historiques, comme le Bauhaus, le Black Mountain, l’Institut de l’environnement, ou le Feminist Art Program, chaque école pourrait à la rentrée organiser un workshop pour rêver son école : performances, installations, photos, vidéos, sons, maquettes, dessins, peintures, volumes, constructions, écritures, etc., pourront intégrer un Manifeste des écoles d’art et de design que nous remettrons au gouvernement et à la presse en décembre : Joyeux Noël !
Démontrons à toutes et tous ce que pourraient être nos écoles dans leur richesse, leur diversité, leur inclusivité, leur potentiel expérimental.
1. Introduire une représentation majoritaire des personnels et des étudiant·es aux conseils d’administration des établissements publics d’enseignement supérieur et redéfinir le fonctionnement de ces instances
2. Attribuer un pouvoir décisionnaire à l’ensemble des instances des établissements publics d’enseignement supérieur (conseils des études et de la vie étudiante ou conseils pédagogiques, conseils scientifiques ou de la recherche)
3. Consolider et appliquer les cadres réglementaires garantissant une autonomie réelle dans l’élaboration des projets d’établissements et une liberté pédagogique effective, en protégeant contre l’ingérence des pouvoirs politiques et financiers
4. Mettre en place un salaire étudiant
5. Appliquer des droits d’inscription identiques à ceux des autres établissements d’enseignement supérieur publics pour les cursus LMD, et ce sans distinction de nationalité
6. Exonérer toustes les boursières de frais d’inscription dans l’ensemble des écoles d’art et design
7. Définir un véritable statut des étudiant·es en 3e cycles
8. Couvrir l’ensemble des frais d’études et d’achats de matériel nécessaires à la production plastique
9. Systématiser la mise en place des prénoms et pronoms d’usages
10. Garantir un accès égalitaire aux services sportifs, culturels, médicaux et de restauration du Crous pour l’ensemble des étudiant·es
11. Permettre un accès aux droits de représentation et de vote au sein des instances de représentation du CNOUS
12. Créer un statut unique pour l’ensemble du personnel pédagogique des écoles supérieures d’art et design
13. Ouvrir un plus grand nombre de places aux concours de la fonction publique et titulariser l’ensemble des personnels contractuels
14. Mettre en place une prime de compensation de la différence salariale entre fonction publique territoriale et fonction publique d’État pour les personnels administratifs, techniques et culturels (bibliothèques) des écoles territoriales
15. Augmenter la dotation de fonctionnement annuelle de l’État a minima de 60 millions d’euros
16. Rendre obligatoire l’engagement pluriannuel des tutelles publiques, en tenant compte de l’évolution prévisible des coûts de fonctionnement des établissements
17. Mettre en place un plan financier étatique pour la mise en œuvre de véritables politiques d’égalité en matière de genre et de handicap
18. Mettre en place un plan financier étatique pour la mise en œuvre de véritables politiques en matière de transition écologique
19. Mettre en place un plan d’investissement immobilier en partenariat État-Collectivités
20. Développer une conscience critique du travail artistique
21. Créer un continuum entre les écoles d’art et design et des écosystèmes culturels diversifiés
22. Favoriser l’intervention des syndicats et organisations de travailleur·euses de l’art au sein des écoles d’art et design
23. Faire respecter le droit en vigueur (droit du travail, rémunération, violences sexistes, sexuelles, raciales et validités)
24. Instituer un régime unique pour toustes les travailleur·euses indépendant·es de l’écosystème du secteur artistique
25. Démocratiser le régime par l’organisation d’élections professionnelles
26. Créer une Sécurité sociale de la culture au régime général, gérée par les travailleur·euses de l’art elleux-mêmes, pour assurer un investissement collectif dans le secteur culturel non marchand et/ou non lucratif
27. Créer un salaire artistique libéré du cadre de l’emploi, en établissant une qualification du travail artistique
28. Abandonner la propriété patrimoniale lucrative et instituer et encadrer la propriété d’usage partout
29. Supprimer l’IRCEC, déplafonner le régime de base, et mettre en œuvre un véritable projet politique en assurant une retraite minimum à 1700 euros nets par mois
CGT-Séla 31 ; Économie solidaire de l’art ; La Buse ; Le Massicot ; Les Mots de trop ; SNAP-CGT ; Snéad-CGT ; STAA CNT-SO ; SUD Collectivités Territoriales